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Léon était promis à un fabuleux destin dans la chevalerie. Cela ne faisait aucun doute pour lui. Il était voué à de folles aventures et surtout à venir au secours d’une princesse en détresse.
Mais, dans cette histoire, Léon chevauche un escargot et «sa princesse» s’appelle Anna (elle remue des potions magiques qui sont infectes et qui ne sentent pas bon). Elle ne vit pas dans un château mais elle est bien une princesse rebelle. Elle va lui demander de l’aider pour son quotidien et le preux chevalier va s’exécuter.
Il apprendra différentes choses, non sur l’art de la guerre mais sur celui de laver le linge, de couper du bois, d’entretenir une maison et de cueillir de bons et doux champignons.
Léon, chez lui, n’ayant jamais levé le petit doigt, sauf pour dépecer des épouvantails dans les champs ou des mannequins de pailles, se trouva fort embarrassé, mais il s’exécuta.

Ainsi commence ce conte qui semble s’arrêter brutalement vers le milieu du livre… Mais finalement, tout le monde sait qu’une histoire se termine vraiment à la dernière page d’un livre…
Un texte superbe, littéraire, des phrases qui s’envolent et de la poésie et de la drôlerie disséminée au creux des pages.
Des illustrations sublimes, le tout teinté d’aquarelle et de féérie.
À offrir à tous les chevaliers intrépides et à toutes les princesses-sorcières rebelles.

Dès 5-6 ans 

Coup de cœur de Laure

Escarpées nous emmène dans les années 1990 tout en haut d’une vallée valaisanne où la nature impose son rythme. Et, le temps de quatre saisons, nous nous glissons dans l’intimité d’une famille paysanne. Une famille composée d’Henri et Annette et de leurs trois filles Léonie, Marion et Lucie.

Ici, on comprendra la difficulté des femmes à vivre dans la rudesse de ces paysages, la charge de leur foyer qu’elles portent souvent seules au détriment de leurs rêves d’adolescentes.

Et malgré tout, et parce que l’autrice a beaucoup d’affection pour ses personnages, on pardonnera à Henri – ainsi qu’à tous les hommes du village – d’être de pareils rustres. Puisqu’ici l’art de la communication ne s’enseigne pas à l’école et les non-dits font beaucoup trop de bruits. Ainsi, le couple formé par Henri et Annette s’aime et se déchire parfois sous les yeux de leurs enfants.

Mais pour faire face au drame que la vie leur imposera et qui les confrontera aux autres, les cœurs seront bien forcés de s’ouvrir et les mots de trouver leur chemin. Et on l’espère avec eux, retrouver l’espoir.

Vous l’aurez compris, Escarpées est un roman familial autant qu’un récit témoignant de la vie quotidienne dans un village de montagne. Et parce que ce roman raconte des gens vrais, sans tomber dans une caricature simple et réductrice des «montagnards bourrus» il m’a particulièrement touchée et émue.

Le livre est également ponctué de magnifiques illustrations de Pierre-Yves Gabioud, ce qui en fait, en plus, un très bel objet.

Céline 

Aimez-vous les sous-bois? Y flânez-vous de temps en temps? Alors chaussez vos bottes et suivez discrètement un jeune druide qui avait croisé une mandragore au détour d’un sentier et qui va partir à sa recherche, crayon et carnet de croquis à la main.

Dans votre pérégrination vous rencontrerez des insectes, des gastéropodes, de mousses et de lichens, mais aussi des créatures peu appréciées que vous redécouvriez sous un autre jour, tendres et drôles. Vous pourrez (peut-être) si vous êtes un peu discrète, observer la rencontre avec des lutins voire peut être une fée, qui sait?  

Bien que ce recueil ait l’air féérique en parlant d’êtres et de plantes enchantées, il est d’abord une ode et une sensibilisation aux plantes et aux animaux méconnus (ou mal-aimés). 

Pauline Berger, à travers ses dessins colorés et délicats, vous invite à regarder les forêts avec un œil rêveur et d’y chercher la magie et la beauté saisissante qui se cache entre les racines et les feuilles.

Partez avec elle sur les pas du druide ou racontez cette histoire à vos enfants et laissez-vous envoûter par les végétaux et animaux que vous regarderez d’un autre œil (mais… sachez qu’eux vous observent…)!

De retour dans son pays natal après une longue absence, une femme prend soin de sa mère tombée malade. La veille de son hospitalisation, sa fille lui fait une promesse: l’emmener à Montauk, quand tout ira mieux. Mais comment voguer jusque-là?

Boussole pour éviter la chute et déjouer l’urgence, l’écriture dessine la route vers ce lieu inconnu, au détour des trajets et des souvenirs réveillés par les souffrances de la mère. Montauk se révèle être une utopie du calme, du bruit aboli, de la parole retrouvée. Un lieu où, enfin, entre une mère et une fille, tout est simple.

Journal d’une tempête, Voir Montauk est une déclaration d’amour, où l’ironie et la poésie fendent la glace clinique des hôpitaux.

mais il faut d’abord que j’apprenne ta mort, que j’apprenne à te laisser mourir, que j’arrête de dire non comme le font toujours les mamans

Dans un bois des environs de Zurich, la petite Gretl Moser vient d’être assassinée à coups de rasoir. Confronté au terrible regard d’une mère dévastée, le commissaire Matthias promet de trouver le meurtrier. La police arrête un potentiel coupable, qui avoue avant de se suicider, mais Matthias est persuadé que le véritable tueur court toujours. Hanté par cette affaire, il décide de le traquer seul, en lui tendant un piège aux conséquences tragiques. Une promesse est une promesse, mais la fin justifie-t-elle toujours les moyens?