Fanny Desarzens remporte le Prix Terra nova de la Fondation Schiller

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Portrait de Fanny Desarzens

Le Prix Terra nova récompense un seul ouvrage choisi par le Conseil de fondation parmi les livres nominés par les jurys des quatre langues nationales. Le Prix Terra nova de la Fondation suisse Schiller est donc le prix littéraire suisse au sens littéral du terme, puisqu’il récompense un premier ouvrage sur la base de la création littéraire de toutes les régions linguistiques de la Suisse.

Avis du jury: 

«Fanny Desarzens nous propose ici une histoire toute simple; il ne se passe presque rien, c’est l’histoire d’une amitié minérale, aussi passive qu’un pierrier – qui peut s’ébouler, ou non – entre trois hommes qui ont voué leur vie à la montagne. Le style de l’écriture épouse parfaitement l’indifférence de la pierre. La langue est très concrète, il n’y a aucun lyrisme, et cette minéralité nous donne à ressentir la beauté de la roche et des éléments, une beauté tranquille, menaçante, qui n’a rien d’humain. La simplicité de l’écriture rejoint celle de la relation entre les trois hommes. Et l’absence de lyrisme se reflète également dans les paysages aux couleurs primaires et dans cette amitié entre les trois personnages.

L’autrice montre une maîtrise parfaite du déroulement de son fil narratif: chaque entrée de chacun des trois personnages ouvre un minuscule champ de tension entre la simplicité de ce qui les unit et les non-dits de ce qu’ils vivent seuls, en «ville», en hiver, dans le froid, en hibernation, presque. Paul, Jonas et Galel, le plus solaire des trois, arpentent la montagne comme on arpente le temps. Comme des reflets minuscules de cette réalité immense, toute simple, indifférente et menaçante, et belle à y disparaître: la montagne.»

Biographie

Fanny Desarzens vit à Lausanne. Elle a obtenu son Bachelor d’arts visuels à la HEAD à Genève en 2018.  En réalisant des images, elle comprend que l’écriture est son meilleur moyen d’en créer. Elle tente de travailler le langage au corps, de pétrir les mots, d’en extraire le suc; à l’image d’une artisane façonnant une matière, elle s’efforce d’en saisir la texture, la sonorité, pour élaborer ses histoires simples. L’écriture est pour elle un matériau brut, un support et un outil avec lesquels l’indéfinissable peut enfin être nommé.