Trois questions à Dani Landolf

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Portrait de Dani Landolf

Depuis 12 ans, Dani Landolf occupe le poste de directeur général du SBVV, pendant de LIVRESUISSE pour la Suisse alémanique. A la fin de cette année 2019, il quitte l’association pour relever de nouveaux défis. 

Dani Landolf, depuis quelque 12 ans, vous êtes directeur général du SBVV, l’association professionnelle qui réunit libraires et éditeurs de Suisse alémanique: quelles sont dans les grandes lignes les spécificités du marché du livre alémanique?

Le marché du livre en Suisse romande a ressenti beaucoup plus tôt que nous les inconvénients de l’absence de toute réglementation du prix du livre – la Suisse alémanique n’a subi le choc qu’après 2008, presque simultanément aux changements structurels dans le commerce de détail, la numérisation et la chèreté du franc suisse. Tout cela a eu un impact important sur les librairies et les éditeurs, les chiffres d’affaires ont chuté massivement, les entreprises de la branche se sont mis à économiser de l’argent et il a fallu développer de nouveaux concepts. Je suis d’autant plus heureux qu’aujourd’hui, nous avons l’impression d’avoir franchi le creux de la vague. Les signes d’une légère reprise se manifestent à nouveau: de nouvelles librairies magnifiques ouvrent ou sont reprises par des jeunes, les affaires des éditeurs reprennent un peu et la dénigration de l’industrie du livre (surtout en Suisse alémanique) dans les médias commence enfin à diminuer.
 
 

En quelques mots, pouvez-vous nous dire quels sont les grands dossiers défendus et dont vous êtes le plus satisfait ou que vous aimeriez voir aboutir dans les prochaines années?

Au niveau politique, je suis fier qu’en 2016, nous soyons parvenus à introduire un soutien exemplaire aux éditeurs au niveau national (aide structurelle de l’OFC), le succès de la révision de la TVA et que nous ayons réussi à repousser les attaques contre les éditeurs dans le projet de modification de la loi sur le droit d’auteur. Je me réjouis également de l’évolution de nos activités de promotion, telles que le «Schweizer Buchpreis» ou la distinction des «librairie et maison d’édition de l’année», et du fait que nous ayons réussi à créer un instrument attrayant avec nos cours de formation continue qui attirent de nouvelles personnes intéressantes pour la branche. Et je me souviens encore et avec plaisir des deux participations très réussies à Leipzig (2014) et à Bologne (2019) où la Suisse fut hôte d’honneur. J’espère, entre autres, que mon successeur et son équipe parviendront à ancrer la promotion de la librairie au niveau national dans le prochain Message Culture, que nous venons d’initier dans le cadre de la consultation.
 
 

Vous quitterez le SBVV à la fin de cette année pour relever de nouveaux défis, s’échappe-t-on aussi facilement du milieu fascinant du livre?

Non, l’industrie du livre ne me laissera jamais tout-à-fait partir. Et je suis déjà nostalgique si je dois m’imaginer ne plus y prendre une part active. Mais en tous les cas, je vais rester ami avec de nombreuses personnes, et avec la lecture bien évidemment. Je voulais simplement arrêter d’être le «plus haut fonctionnaire de l’industrie» tant que je m’amuse encore au travail et essayer quelque chose de nouveau à l’âge de 51 ans. Qui sait, peut-être cela aura encore quelque chose à voir avec les livres?