Trois questions à Monique Berthollet-Montavon

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Portrait photo de Monique Berthollet

Du 19 au 23 mars 2025 se tiendra le Salon du livre de Genève. Cette édition voit larrivée dun nouveau visage au sein de léquipe de programmation. Monique Berthollet-Montavon succède en effet à Max Lobe pour mettre en valeur les littératures suisses. Ancienne présidente du jury du prix Lettres Frontière, de 2013 à 2019, cette passionnée du livre est également modératrice et correctrice. Nous lui avons demandé de se prêter au jeu des trois questions.

Comment sest passée la préparation de votre premier salon en tant que programmatrice?

Programmer les littératures suisses est une expérience passionnante. En effet le poste est aussi diversifié qu’intéressant. Dans un premier temps, il est nécessaire de partir, auprès des éditeurs, à la recherche des ouvrages qui seront publiés au plus proche des dates du salon, de les lire et trouver les pépites avec des thématiques qui peuvent rassembler deux auteurs. Il est important d’ouvrir des horizons variés qui pourront susciter la curiosité et l’intérêt des lecteurs qui se rendront au salon. Ensuite il y a toute la partie administrative qui est un travail de fourmi; ce sont beaucoup de courriers envoyés, reçus, une logistique considérable à gérer. 

Ce poste de programmatrice, c’est aussi le plaisir de travailler en collaboration avec les nombreuses personnes qui gravitent autour de cette fabuleuse et vaste organisation. J’ai apprécié le professionnalisme de chacun, à tous les niveaux: de la personne en charge de l’hébergement, des déplacements des auteurs, en passant par l’informaticien, la libraire, les autres programmateurs avec qui nous échangeons et la directrice artistique, Nine Simon qui ne laisse rien au hasard, qui a un œil de lynx avec un grand souci du détail et du travail bien fait. Avec Natacha Bayard, directrice générale j’ai pu découvrir un pilier qui travaille sur tous les fronts mais réussit à se rendre disponible lorsqu’on la sollicite. Au quotidien, j’ai eu la chance d’être secondée par une autre femme enthousiaste, Julie Vasa, une lectrice, journaliste à l’esprit vif et toujours pleine de bon sens.


Entre plumes confirmées et nouveaux noms, que nous réserve votre sélection?

J’ai tenté avec Julie Vasa d’établir cette sélection de manière la plus neutre, variée et qualitative possible. Je vais donc en effet vous citer quelques noms connus et reconnus du grand public qui ont retenu mon intérêt. Pour commencer, je vais vous citer ce duo singulier et percutant qui a su innover en alliant leurs talents d’auteurs de polar, c’est Nicolas Feuz et Marc Voltenauer. Ensuite, dans un tout autre genre, nous aurons la chance d’accueillir Bernard Comment, directeur de la collection «Fiction & Cie» au Seuil auteur d’un roman bouleversant, abordant des thèmes tels que migration et identité, qui m’a bouleversée. Nous avons aussi retenu Gabriella Zalapì, Sarah Jollien-Fardel, des romancières brillantes qui se sont maintenant imposées en Suisse comme à l’étranger. Peter Stamm, auteur suisse allemand, reconnu par tous les lecteurs romands sera également présent.

Parmi les plumes émergentes, je tiens à vous citer trois autrices: Velia Ferracini, Florence Marville et Léna Furlan qui signent toutes les trois un premier roman aussi réussi que prometteur. Chacune a sa couleur et son style déjà bien affirmés.

En fait, je pourrais citer tous les auteurs invités car ils ont tous suscité notre intérêt. Nous avons vraiment eu envie que les lecteurs les rencontrent ou les découvrent.


Pour l’édition 2025, la «Scène suisse» laisse place au «Chalet». Pourquoi ce changement?

Cette nouvelle scène du Chalet marque effectivement un changement. Cette année, comme vous pourrez le constater, vous ne rencontrerez pas seulement des auteurs suisses mais également des auteurs francophones lors des rencontres sur la scène du Chalet. Des ponts sont établis entre les différentes scènes. 

De plus, un chalet représente dans l’imaginaire collectif une construction solide avec des planches qui s’emboîtent parfaitement les unes aux autres pour former finalement un tout harmonieux. On retrouve cette analogie avec toutes les littératures suisses. Ces littératures issues de Suisse et d’ailleurs, des différents cantons avec leurs cultures variées, et à la fois complémentaire, qui en font une ossature forte et équilibrée.

Le Chalet, c’est aussi cet endroit où vous vous sentez bien, propice au dialogue et à la lecture.