Trois questions à Pascal Mabut

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Portrait de Pascal Mabut
© Caroline Buisson

Actuellement délégué à la programmation et au développement culturel de Plan-les-Ouates, Pascal Mabut travaille également comme indépendant pour dautres communes dans le développement culturel de leur territoire. Fort de plus de trente ans d’expérience dans le secteur culturel, il a notamment codirigé l’espace d’art contemporain Piano Nobile, participé à l’organisation d’Expo 02 et collaboré au service de l’aménagement urbain de la Ville de Genève.

Que nous réserve lédition 2025 du festival la Cour des Contes?

Comme chaque année, le festival se veut une photographie du monde des arts de la parole. Pour cette 27e édition, il ne faudra pas manquer «Le Banquet» de la compagnie «La Cour des Contes» qui nous invite à sa table pour nous narrer des histoires allant de Cassandre à Lancelot, des chagrins d’amour aux épopées familiales. Autre spectacle phare, «2 sœurs» de Marien Tillet, un thriller qui nous emmène en Irlande sur les pas d’un ethnologue spécialiste des hystéries collectives qui étudie une disparition survenue 60 ans auparavant. Des frissons en perspective... «Le journal d’une nuit polaire» par Jennifer Anderson est un récit entre documentaire et fiction qui nous plonge au cœur de la nuit polaire du Grand Nord. Il s’agit d’un voyage introspectif et politique qui révèle la beauté et la fragilité de ces terres et de leurs habitants. Enfin, Le cabaret des fous, un concept unique de soirée au Chat Noir à Carouge, notre partenaire, réunit trois conteurs et conteuses pour une joute de contes et de récits sur un format court. Une soirée totalement imprévisible, sans filet, où les protagonistes prennent le risque de ne pas ménager leur peine. 


Ce sera la 27e édition du festival, comment appréhende-t-on un rendez-vous inscrit sur une telle durée?

Le festival, inscrit dans la politique culturelle de la Commune de Plan-les-Ouates depuis 27 ans, attire un public croissant. Pour capter l’intérêt des plus jeunes, nous proposons un programme étendu pour tous les âges. Notre travail est également pédagogique, avec des rencontres entre conteurs et élèves dans les écoles primaires et secondaires de la Commune. Nous œuvrons ainsi à démontrer la pertinence de la littérature orale pour tous. Développer l’imagination, perpétuer un patrimoine oral et offrir le plaisir d’être spectateur sont au cœur du festival. Bien que le conte puisse parfois sembler traditionnel, comme l’imaginaire de «la veillée», ce n’est plus le cas aujourd’hui. De nombreux jeunes comédiens se tournent vers cette discipline, trouvant de nouvelles formes d’expression. La diversité des lieux de représentation, que ce soit sur une scène de théâtre, dans une bibliothèque, un musée ou en plein air, est un atout majeur. Depuis, plusieurs autres festivals des arts du récit ont vu le jour en Suisse que ce soit à Neuchâtel, Fribourg, dans le Jura ou au Tessin, mais également le développement de nombreuses initiatives autour de la littérature orale en francophonie. Le festival a donc un bel avenir devant lui.


La programmation fait également la part belle aux cultures de l’ailleurs.

Comme les contes n’ont pas de frontières, le festival a toujours ouvert sa programmation aux autres cultures et aux artistes venus d’ailleurs. Cette année, en plus des artistes francophones (France, Belgique, Suisse), nous accueillons pour la première fois un artiste Portugais. C’est donc avec un grand plaisir que nous écouterons Luís Correia Carmelo. Ayant vécu une grande partie de sa vie au Brésil, il rendra hommage aux conteurs traditionnels et contemporains lusophone qu’il a rencontrés. Le festival vise également à établir des ponts de connaissance sur la richesse des contes et récits du Moyen-Orient, une région actuellement en plein bouleversement. La culture japonaise sera également mise en avant avec le conteur Pascal Mitsura Guéran, qui, par son parcours et ses origines, nous fera découvrir ses nombreux récits de la culture nippone.