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Présentation
Située à Lausanne depuis 1978, la librairie Basta ! est historiquement spécialisée en sciences humaines. Au fil des années, elle a élargi son choix et propose désormais des ouvrages jeunesse, de la littérature, des Bds, des polars. Une seconde librairie est présente à l’Unil, offrant un service de proximité et de qualité aux étudiants de l’université.
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Contact
Librairie Basta! Chauderon
Petit-Rocher 4
1003 Lausanne
SuisseLibrairie Basta! Dorigny
L’Anthropole
Université de Lausanne
1015 Lausanne
Suisse -
Coups de cœur de la librairie
Coup de cœur - La petite dernière
Acheter en ligne«Banlieusarde. Musulmane pratiquante. Lesbienne. Assignée à la perfection par son prénom, Fatima, celui que portait la fille favorite du Prophète.
Je m’appelle Fatima. Ainsi commencent presque tous les fragments qui composent ce récit. Des interminables trajets en RER aux crises d’asthme, de la petite fille modèle aux yeux de la famille en Algérie à l’adolescente rebelle, des expériences polyamoureuses à la quête spirituelle, entre colère et bienveillance, avec précision et une infinie délicatesse, Fatima Daas trouve la clef pour se construire dans une identité multiple, survivre à la honte, tracer son chemin en restant fidèle à soi-même comme aux siens.»
Coup de cœur - Révolution aux confins
Acheter en ligneEn 1886, les Philippines sont plus que jamais sous le joug de l’Espagne, où les tensions entre colonisés et colonisateurs se font de plus en plus fortes. José Rizal, lui, se trouve en Europe pour ses études d’ophtalmologie. Il passe par la péninsule ibérique bien sûr, mais aussi par Paris, Heidelberg et finalement Leipzig, où il restera deux ans. Médecin mais aussi poète, romancier et artiste, il s’attèlera à plusieurs traductions de l’allemand au tagalog, dont le Guillaume Tell de Schiller. Annette Hug raconte cette période de la vie du jeune révolutionnaire Philippin. Comment exprimer dans son langage un paysage alpin lorsque, dans les deux langues, certains termes n’existent pas? Le lac des Quatre-Cantons devient alors océan et les montagnes se font volcans. Biographie romancée jalonnée de réflexions sur la langue, l’autrice met en littérature ces deux révolutions, l’une légendaire en Suisse centrale et l’autre à venir aux confins de l’Asie.
Coup de cœur - Vladivostok circus
Acheter en ligneDans ce nouveau roman, Elisa Shua Dusapin emmène les lecteur et les lectrices loin en Sibérie, à Vladivostok. Nathalie, début de la vingtaine et récemment sortie d’une école de costumière, rejoint un cirque en fin de saison pour créer les tenues d’un trio de barre russe. Anna, Nino et Anton se préparent au concours international d’Oulan-Oude qui aura lieu quelques semaines plus tard. Dans cette ville tout au bout de la Russie, dans ce cirque déserté pour l’hiver où le froid se fait plus perçant et où les jours raccourcissent, ces quatre personnages devront apprendre à se connaître et à se faire confiance, au risque de tomber et de se briser. Entre silences et tensions, Elisa Shua Dusapin instille aussi de la douceur dans ce récit dont les images fortes nous imprègnent et nous poursuivent bien après avoir tourné la dernière page.
Coup de cœur - Trois générations
Acheter en ligneSéoul, fin des années 1920. La Corée se trouve sous domination japonaise. C'est l'histoire de la famille Jo, où trois générations se côtoient: le grand-père, patriarche autoritaire et conservateur, le père, modern boy, converti au christianisme, faible et débauché, et le petit fils, étudiant, marié et père de famille, sympathisant des marxistes pourchassés par le gouvernement. Dans ce récit, d'abord paru sous forme de feuilleton en 1931, s'entremêlent intrigues familiales et politiques où l'auteur dépeint une société en pleine mutation. À la frontière entre le roman réaliste et le roman policier, les rebondissements nous tiennent en haleine jusqu'au bout du livre, résolument moderne pour son époque et devenu un classique de la littérature coréenne.
Coup de cœur - DAVID BOWIE. LECTOR IN FABULA
Acheter en ligneSaviez-vous que David Bowie associait la lecture à l’idée du parfait bonheur? Qu’il était un lecteur compulsif et maniaque vivant entouré de livres? Ses critiques et biographes ont exploré en long et en large de quelle manière l’artiste, au cours de sa carrière longue de cinq décennies, a puisé dans la musique, les arts plastiques, la mode, le théâtre pour incarner d’innombrables avatars et renouveler son langage. De quelle manière en retour il a profondément influencé tous ces domaines. Son portrait en lecteur restait cependant à faire. C’est ce à quoi s’emploie Yann Courtiau.
Dans le cadre de l’exposition de 2013, David Bowie is, le musicien avait donné une liste de ses cent livres préférés. Ancien disquaire devenu libraire, admirateur et profond connaisseur de Bowie, lecteur non moins obsessionnel que son sujet, l’auteur s’est plongé dans ce corpus pour repérer ce qui avait pu directement être une source d’inspiration, et à la recherche de passages semblant évoquer par anticipation certains moments d’une vie que Bowie ne cesse de réinventer.
L’adolescent qui s’appelle encore David Jones rêve d’aventure et de liberté sans limites en découvrant Sur la route de Jack Kerouac. A chaque étape de sa trajectoire, il est possible d’associer des lectures privilégiées. Isherwood et Brecht par exemple, pour les années berlinoises. Ou encore Orwell, Orange mécanique de Burgess et Les garçons sauvages de Burroughs (il emprunte aussi à ce dernier la technique du cut-up dans l’écriture de certains de ses morceaux) pour nourrir les atmosphères dystopiques de l’album Diamond dogs. Le propos de Yann Courtiau n’étant pas de se joindre au chœur des hagiographes, il ne manque pas de pointer les lectures douteuses des années messianiques, paranoïaques et droguées, marquées par la fascination pour les extra-terrestres, l’occultisme d’Aleisteir Crowley, l’esthétique nazie.
Au delà du délassement qu’elle procure, des curiosités intellectuelles qu’elle satisfait, la lecture pour Bowie correspond aussi à un art de vivre. On découvre ainsi un lecteur esthète, un lecteur flâneur, un dandy baudelairien aspirant «à être sublime sans interruption», délaissant les avions pour privilégier la lenteur des voyages en train ou en paquebot en emportant des caisses de livres.
Yann Courtiau a le mérite et l’originalité de ne pas se focaliser uniquement sur les années 1970, aussi créatives et géniales qu’elles furent excessives et autodestructrices. Mais de suivre pas à pas et avec un souci d’objectivité la trajectoire et les lectures de Bowie, sans oublier années les années 1980, peu inspirées mais couronnées par le succès commercial, pour en arriver au créateur mûr, apaisé et plus discret des années 2000.
C’est tout de même le fan qui a le dernier mot: «Umberto Eco (…) déclarait que si Dieu devait exister alors il serait une bibliothèque. J’ajouterais que, dans ce cas, son bibliothécaire aurait été, sans aucun doute possible, David Bowie.»
Marco Dogliotti
© Le Temps