De la tête d’un auteur aux mains du lecteur, le livre est un produit qui nécessite des ressources, une industrie et des processus pour le faire exister puis le recycler. Et à l’instar de n’importe quel autre consommable, il y a un coût environnemental à considérer.
On estime qu’il se vend chaque année en Suisse romande environ 10 millions de livres en français, tous domaines confondus, qu’il s’agisse de nouveautés ou de livres plus anciens. Si c’est une bonne nouvelle pour un objet culturel qui permet de diffuser la connaissance et partager des idées, le livre en tant qu’objet physique et commercial fait partie d’une industrie dont l’impact environnemental n’est pas anodin. Avec désormais une Loi sur le climat et l’innovation qui fixe un objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2050, dont une première étape de réduction de moitié des émissions d’ici 2030 (vs 1990), tous les secteurs doivent s’atteler sans attendre à mettre en œuvre cette transition. LivreSuisse avait du reste fait de l’écologie du livre le thème de la journée professionnelle organisée le 24 mars 2023 dans le cadre des Assises de l’édition, au Salon du livre de Genève.
Pour avoir une idée de l’effort à fournir, il y a pour commencer nécessité de savoir d’où l’on part en mesurant les émissions, c’est ce qu’a fait The Shift Project en 2021 à travers un rapport intitulé «Décarbonons la culture!» (1) dont une partie est consacrée au livre et à l’édition. En considérant le cas d’un ouvrage acheté dans une librairie en centre-ville, voici comment se répartissent les émissions GES d’un livre vendu en librairie.
Choix du papier, lieu d’impression, transport, déplacements des auteurs, collaborateurs et clients, stratégie de production éditoriale et de commercialisation: chacun a un rôle à jouer, des réflexions à mener, des alternatives à évaluer et mettre en place. La meilleure première décision est sans aucun doute de choisir ses lectures dans sa librairie de proximité.