Trois questions à Nine Simon

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Portrait de Nine Simon
© Loréline Simon

Après Laurent Gaudé en 2022, Monica Sabolo et Joan Sfar en 2023, les trois invité.es d’honneur de cette édition, Léonie Bischoff, Elisa Shua Dusapin  et Joël Dicker sont suisses et rayonnent largement au-delà de nos frontières. Comment caractériseriez-vous cette scène suisse en pleine ébullition?

A travers la bande dessinée et le polar, en passant par la fiction, les essais ou encore le voyage et l’histoire (pour ne citer que ces registres), les autrices et auteurs suisses donnent à entendre des voix connues ou nouvelles qui résonnent par-delà nos frontières. Notre trio inédit d’invité.e.s d’honneur incarne formidablement bien la vitalité, la diversité et la qualité de cette scène suisse. Les différents espaces du salon, notamment celui de la scène suisse, ainsi que les programmations des exposants témoignent du dynamisme des littératures helvètes. Nous sommes ravis de participer chaque année à son animation afin que les visiteurs retrouvent et découvrent les autrices et auteurs de notre pays. L’occasion est également belle de faire se croiser ces littératures avec les littératures internationales francophones qui sont également présentes au salon. Le salon du livre de Genève permet ces rencontres et cette visibilité!
 

Le Salon propose cette année des animations qui décloisonnent la littérature en partenariat, notamment avec le Festival Quais du polar et la Cinémathèque suisse. Qu’est-ce qui a motivé ces choix?

Si le salon du livre s’articule autour de fondamentaux que les publics sont impatients de retrouver, il aime également proposer, lors de chaque édition, de nouvelles animations inédites, certaines au carrefour des expressions artistiques. Nous avons souhaité cette année explorer les liens forts qui unissent le 7e art et la littérature à travers une exposition élaborée en partenariat avec la Cinémathèque suisse. Notre souhait est de mettre en lumière la littérature autrement et notamment d’explorer ce qui la relie aux différentes formes d’art. Cela nous permet de renouveler l’offre culturelle et de capter l’attention d’un nouveau public, celui des cinéphiles par exemple, et, d’autre part, de travailler avec des organisations culturelles suisses qui sont des références dans leur domaine. Quant au polar, ami du cinéma, la collaboration avec le festival lyonnais Quais du polar est une jolie opportunité de mettre en avant ce genre littéraire apprécié d’un nombre toujours plus important de lectrices et de lecteurs et, également, de faire rayonner le salon à l’international en créant des ponts avec d’autres organisations connues et reconnues. Hélène Fischbach et son équipe seront présentes à Genève et organiseront quelques rencontres du genre sur les scènes du salon le vendredi et le samedi. Le polar et le cinéma, les incontournables de cette édition 2024!


Directrice artistique du Salon du livre de Genève, vous gérez la programmation 2024 qui annonce plus de 600 auteur.ices et plus de 300 rencontres. C’est impressionnant! Comment un tel travail se fait-il et combien êtes-vous à en assurer la concrétisation?

Ce travail ne peut se réaliser sans la dynamique équipe du salon du livre! Pour le volet animations, j’ai la chance d’être entourée d’un comité de programmation et de quatre programmateurs, experts dans leur domaine, qui oeuvrent à rendre chaque édition exceptionnelle, en résonnance avec les thématiques définies et l’actualité éditoriale. La collaboration avec les éditeurs constitue la base de notre travail qui se fait en toute confiance et transparence. Les programmations se construisent en faisant des choix qui permettent d’illustrer la pluralité éditoriale francophone, de proposer au public des retrouvailles et des découvertes. C’est un équilibre à trouver entre plumes émergentes et écrivain.e.s incontournables. A noter la participation précieuse et essentielle des exposants qui prennent également part à ces programmations.
Notre mission est d’illustrer l’actualité éditoriale dans toute sa richesse et sa diversité, de proposer de nouvelles animations et de créer des passerelles entre les littératures francophones internationales. Le champ d’action est large et le travail passionnant!