Alizé Oswald et Xavier Michel: les livres de leur vie

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Portrait d'Aliose
©Mercedes Cosano

Alizé Oswald et Xavier Michel forment Aliose à la scène comme à la ville. Duo à succès, les musiciens romands sont aussi de grands lecteurs. Ils nous présentent les livres qui les ont construits.

«La vraie vie» d'Adeline Dieudonné

Un livre coup-de-poing qui m’a totalement bouleversée, notamment lors d’une scène de chasse à l’homme, ou plutôt de chasse à l’enfant, où l’héroïne est pourchassée par sa propre famille en pleine nuit dans la forêt. Un premier roman qui traite de la violence familiale avec un humour désarmant et cinglant.

«Au revoir là-haut» de Pierre Lemaître

Je suis très admirative du scénario extrêmement bien ficelé de cette histoire totalement folle et inattendue. L’idée est juste géniale. Et l’idée, parfois, quand la plume suit, suffit à faire un grand livre. Tout repose sur une arnaque d’un cynisme dingue, d’une amoralité saisissante. Un vrai petit chef-d’œuvre.

«Tu liras sur mes murs» de Xavier Michel

Ces petits instants de vie souvent philosophiques, parfois durs et cruels, emprunts de poésie en prose m’ont permis de découvrir un Xavier que je ne connaissais pas, moi qui pensais le connaître par cœur. J’ai été émue par la profondeur de l’intimité dévoilée, et par la musicalité de la langue.

«Le quatrième mur» de Sorj Chalandon

Certainement l’un des livres qui m’a le plus remué. D’une grande violence et d’une incroyable beauté. Des jeunes de différentes confessions, et donc de camps ennemis, montent une pièce de théâtre en pleine guerre, à Beyrouth en 1982. L’art face à la guerre. Terrible. Mais brillant.

«Rapport sur moi» de Grégoire Bouiller

Sans ce livre, je ne suis pas sûr que j’aurais publié mon recueil de poésie Tu liras sur mes murs. Il y a dans ce texte autobiographique un rapport à l’intime qui m’a fasciné. Et sans doute décomplexé. C’est bref et intelligent. Et la toute première page est l’une des plus percutantes que j’aie lues.

«Commune présence» de René Char

C’est pour moi un livre-gifle, qui a remis en question, lorsque j’avais une vingtaine d’années, mon rapport à la poésie, et à l’écriture en général. J’étais fan de Baudelaire, de Rimbaud, je lisais leurs vers, leur prose, et René Char est venu mettre un coup de pied dans la fourmilière. Je m’en souviens comme d’un électrochoc.

Source:
Magazine LivreSuisse n°4