Voyage en terrain connu

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Couverture Voelin

Ce n’est pas au bout du monde que Pierre Voélin nous invite à voyager. C’est dans notre jardin. Là, ou plutôt ici que s’observent passer les Quatre saisons, plusieurs lunes qui donnent à ce recueil de poésies son titre. 

Là ou ici, car aller dans son jardin, c’est sortir de chez soi et y rester aussi. Et le poète frontalier le sait bien, qui s’installe dans cet espace, tantôt alter, tantôt ego, tantôt monde dont on ne sait rien, tantôt nid du cœur, lieu le plus intime.

À travers son onzième recueil de poésie, Pierre Voélin convie son lectorat à partir à la rencontre du familier, de ce qui se trame ouvertement sous nos yeux. Voir le visible est peut-être ce qui demande le plus d’attention. C’est une entreprise qui nécessite rigueur, méthode, précaution: «Une fois notre regard lavé – et c’est là tout un travail, une discipline, le monde ne cessera de se constituer et de se dire ou de se murmurer dans une forme de langage immédiat ; c’est ainsi que le monde naturel trouvera sa résonance en nous – poétique, si l’on veut.» 

Dans Quatre saisons, plusieurs lunes, l’approche est sensuelle, elle ne fait que dévoiler le visible. Avec lenteur et attention – le pas sur l’herbe est étouffé – c’est en silence que l’on ouvre ses paupières. Et le monde nous répond à voix basse,  dans le balbutiement, les grandes vérités.
 

Source:
Clélie Vuillaume, Magazine LivreSuisse n° 5